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Karl Marx prévoyait cette crise.

7 octobre 2008

Karl Marx prévoyait cette crise.

Capital, terre, travail ! Mais le capital n’est pas une chose ; c’est un rapport déterminé de production, appartenant à une forme spéciale et déterminée de la société. Le capital n’est pas la somme des moyens de production matériels et produits ; ce sont les moyens de production convertis en capital, qui ne sont pas du capital en soi, pas plus que l’or et l’argent ne sont en soi de la monnaie. Ce sont les moyens de production monopolisés par une fraction déterminée de la société…

En outre le capital, puisque le capitaliste n’est que le capital personnifié, qu’il représente dans le procès de production, extorque, dans le procès social de production qui lui correspond, extrait de l’ouvrier, c’est à dire du producteur immédiat, une certaine quantité de surtravail, se l’adjuge sans donner d’équivalent, si bien que malgré les apparences du contrat librement consenti, ce surtravail reste du travail forcé. Ce surtravail s’exprime en une plus-value…

Dans cet état de choses la liberté consiste uniquement en ceci : l’homme social, les producteurs associés, règlent de façon rationnelle leurs échanges avec la nature et les soumettent à leur contrôle collectif, au lieu de se laisser aveuglément dominer par eux ; et ils accomplissent ces échanges avec le moins d’efforts possible et dans les conditions les plus dignes et les plus adéquates à leur nature humaine. Mais la nécessité n’en subsiste pas moins. Et le règne de la liberté ne peut s’édifier que sur ce règne de la nécessité. La réduction de la journée de travail est la condition fondamentale.

Ce qui caractérise spécialement le mode de production capitaliste, c’est que la production de la plus-value est le but direct et le motif déterminant de la production. Le capital produit essentiellement du capital, mais ne le fait qu’en produisant de la plus-value. Dans l’examen de la plus-value relative et de la transformation de la plus-value en profit nous avons vu qu’il se fonde là-dessus un mode de production spéciale à la période capitaliste, une forme particulière du développement des forces sociales productives du travail, ces forces constituant vis-à-vis de l’ouvrier les forces autonomes du capital et s’opposant donc directement au développement de l’ouvrier. La production en vue de la valeur et de la plus-value implique, ainsi que nous l’avons vu, la tendance toujours efficace de ramener au dessous de la moyenne sociale du moment le temps de travail nécessaire à la production d’une marchandise, c’est à dire sa valeur. Cette tendance de ramener le prix de revient à son minimum contribue plus que toute autre raison à l’accroissement de la force productive sociale du travail ; mais cet accroissement prend ici l’apparence d’un accroissement constant de la force productive du capital.

L’autorité que le capitaliste, personnification du capital, a dans le procès de production immédiat, la fonction sociale qu’il occupe comme directeur et maître de la production, diffère essentiellement de l’autorité basée sur la production à l’aide d’esclaves, de serfs, etc.

Dans la production capitaliste, la masse de producteurs directs trouve devant elle le caractère social de sa production sous forme d’une autorité méticuleuse et d’un mécanisme social complètement ordonné et hiérarchisé ; mais cette autorité n’appartient à ses détenteurs qu’en tant que personnification des conditions du travail vis-à-vis du travail, et non pas, comme dans les anciens modes de production, en tant que maîtres politiques ou théocratiques. Parmi les représentants de cette autorité, les capitalistes, les propriétaires de marchandises, il règne l’anarchie la plus complète, dans laquelle le procès social de la production prévaut uniquement comme loi naturelle toute-puissante vis-à-vis de l’arbitraire individuel.

…dès que s’accentuent la contradiction et l’opposition entre les conditions de répartition et de production d’une part, et d’autre part les forces productives, la capacité de production et le développement de leurs agents ; il s’établit alors un conflit entre le développement matériel de la production et sa forme sociale.

Le crédit et le CAPITAL FICTIF.

Les traites ne peuvent être soumises à un contrôle, à moins qu’on empêche la surabondance d’argent et le faible taux de l’intérêt ou de l’escompte, qui les provoque en partie et en encourage l’expansion. Il est impossible de préciser jusqu’à quelle concurrence ces traites proviennent de ventes et d’achats réels, et jusqu’à quel point elles sont artificielles, se couvrant les unes les autres et créant du capital fictif par la constitution de simples moyens de circulation.

Surabondance de capital avec excès de population.

Avec la baisse du taux de profit s’accroît le minimum de capital requis aux mains du capitaliste individuel pour l’emploi productif du travail ; requis pour son exploitation en général aussi bien que pour le temps de travail employé soit le temps nécessaire à la production, qu’il ne dépasse pas la moyenne du temps de travail socialement nécessaire à la production des marchandises. Et en même temps s’accroît la concentration, parce qu’au delà de certaines limites, un gros capital avec un faible taux de profit accumule plus rapidement qu’un petit capital avec un fort taux de profit. Arrivé à un certain degré, cette concentration croissante amène de son côté une nouvelle baisse du taux de profit. La masse des petits capitaux disséminés est ainsi jetée dans une voie aventureuse : la spéculation, le crédit exagéré, l’abus des actions, les crises.

Périodiquement la production des moyens de travail et de subsistance est trop grande pour qu’on puisse les faire fonctionner comme moyens d’exploitation des ouvriers à un certain taux de profit. Il est produit trop de marchandise pour qu’on puisse réaliser et reconvertir en capital nouveau, dans les conditions de répartition et de consommation données par la production capitaliste, la valeur et la plus-value qui s’y trouvent contenues, c’est à dire exécuter ce procès sans explosions revenant constamment.
Il n’est pas produit trop de richesse. Mais périodiquement il est produit trop de richesse sous ses formes capitalistes opposés les unes aux autres.

Extraits de l’édition Alfred Costes -1947 de « Le Capital » (tome 14 ;pages 107-212 ;tome 4 ;page 273 ;tome 11 ;pages 218-220 ;tome 10 ;pages 189-202)

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